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  • : L'épopée du valeureux Hérisson Boiteux
  • : La bataille faisait rage. L'ennemi, fourbe et vicieux, frappait sans relâche usant toutes les ruses qu'il connaissait mais le vaillant hérisson n'avait pas encore rendu son dernier souffle.
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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 13:00

Comme promis (oui, il paraît que je suis un spécimen assez rare : je tiens mes promesses), je vous rédige un billet en rapport avec cette fameuse publicité excécrable qu'est Juvamine.

 

Il est d'usage de répondre par la positive quand on vous demande comment vous allez.

Déjà parce que souvent, les gens se fichent de la réponse puisqu'elle n'est que formalité et une version allongée de la formule de politesse qu'est le "bonjour/bonsoir".

Et surtout parce que notre société ne supporte pas qu'on ne puisse être au mieux de notre forme en permanence afin d'être plus productif et d'être content - parce qu'il y a toujours pire ailleurs. ;p

Sauf que notre société, si encline à nous voir heureux, nous retire la possibilité de l'être. Il est par ailleurs ironique que la plus grande maladie de notre société ne soit pas le cancer (un peu comme sa propre nature finalement) mais la dépression.

  

Non ! Je ne parle pas de cet état passager de cafard, coup de mou ou déprime (appelez cela comme il vous convient) qui nous arrive à tous. Je parle d'un sentiment violent mais insidieux qui s'installe de fil en aiguille et qui s'enroule lentement mais sûrement autour de votre être pour, un jour, vous étouffer.

 

Pourquoi violent?

Parce qu'il pousse à faire des choses violentes. Pas obligatoirement dans l'acte en lui même ; dans la signification.

 

Vous oubliez de vous nourrir ou de boire, non pas par manque d'appetit mais par simple oubli de s'alimenter alors qu'il est une fonction indispensable à al vie que de manger.

Vous n'arrivez plus à dormir quand bien même vous êtes exténué et que chaque mouvement même insignifiant vous demande soudainement une énergie inimaginable.

Vous n'arrivez paradoxalement plus à vous lever pour les mêmes raisons précédemment évoquées.

Vous vous sentez triste fréquemment sans qu'un événement particulier ne vienne pour le provoquer - même si une raison profonde en serait la cause.

Chaque inspiration n'est que brûlure et chaque expiration n'est qu'oppression.

Vous êtes devenu une coquille vide. Vide d'envie, de désir et au plus terrible de cette forme, de besoin. A tel point que quand vous passez de ne plus avoir l'envie de vivre à ne plus avoir besoin de vivre, une envie souvent inconsciente peu survenir : celle de mourir.

 

 

Alors, pour répondre à votre question : non, je ne vais pas bien.

 

 

Je suis au fond d'un gouffre, un aven qui pue le fumier,  dont les parois sont excessivement glissantes et raides. Il me faut m'accrocher aux maigres racines pour tenter de la remonter et il est facile d'aggriper une mauvaise prise pour se retrouver une fois de plus le fessier le premier dans ce trou sans fin.

 

Et je vois ces gens. Ces personnes qui savent et me regardent me relever, remonter et me vautrer encore et encore.

Certaines m'encouragent (souvent parce qu'elles n'ont pas d'autres moyens pour m'aider - quant aux autres, peut-être pensent-elles qu'il est suffisant de soutenir de cette manière), certaines continuent de me regarder sans bouger (souvent parce qu'elles ne se rendent pas compte de la galère dans laquelle je suis), d'autres m'envoient des pierres tout en niant l'évidence...

Mais quand on est dans cette situation désespérée, ce qu'il nous faut, c'est une main tendue ou une corde qui nous tirent de ce merdier.

Il arrive qu'une main se tende mais elle ne nous tire pas. Cela est parfois suffisant, remarquez, néanmoins, quand l'aide a trop tardée et qu'il nous manque la force pour nous hisser - énergie utilisée pour tenter de remonter seul - cela n'est donc plus assez. Quant à la corde, il arrive qu'on nous en lance une... mais que faire quand on nous a lancé la corde entière ?

Et parfois, on nous lance la corde correctement...

 

C'est ce qu'il m'est arrivé cet été.

Toutefois, une chose m'a turlupiné : c'est le noeud coulant qui se trouvât au bout de la dite-corde...

Spéciale dédicace à mon ex-avocate.

  

Qu'en ai-je fais ? Vous demanderez vous avec suffisamment de délicatesse pour ne point soulever l'interrogation qui vous taraude. Eh bien, cela est très simple, je le lui ai renvoyé en pleine figure, dût-elle être surprise d'un tel manque de reconnaissance pour l'effort fourni.

Je poursuis ainsi toujours ma quête : celle de remonter à la surface tant bien que mal. 

 

 

 

By Kypic.

 

 

 

La phrase de la fin par Victor Hugo dans Le dernier Jour d'Un Condamné :

"Pris entre quatre murailles de pierre nue et froide, sans liberté pour mes pas, sans horizon pour mes yeux."

 

 

 

 

 

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